Nous voilà déjà arrivé à la fin du mois de mars et c’est donc l’heure de partager avec vous une nouvelle interview dans le cadre du challenge #aladecouvertedesmaisonsdedition que nous organisons sur Instagram avec Coralie @jahy.art. Le thème de ce mois-ci est un ou une auteur(e) qui s’auto-édite. Avec Coralie, nous avons été raccord ce mois-ci puisque nous avons toutes les deux eu envie de mettre en avant Cécile Miraglio de Les Petits Zecolos.
Les Petits Zecolos c’est principalement une collection de livres, « le jardin de Juliette et Joséphine », autour des petites bêtes. Coralie et moi-même avons un véritable coup de cœur pour cette collection qui nous permet d’apprendre énormément de choses sur les petits bêtes plus ou moins communes. Les livres sont vraiment bien écris, pensés et les illustrations faites aussi par Cécile Miraglio sont magnifiques.
Nous vous invitons donc à lire l’interview de Cécile Miraglio qui est la créatrice, l’éditrice, l’auteure et l’illustratrice de Les Petits Zecolos.
Peux-tu te présenter ? D’où vient ton envie d’écrire des livres pour enfants ? Quelles sont les valeurs principales que tu as voulu transmettre à travers tes livres ?
Je m’appelle Cécile, j’ai 34 ans, je suis graphiste de métier et je rêvais secrètement depuis mon adolescence d’écrire et illustrer des livres pour enfants. C’est quand ma première fille Juliette a appris à lire en lettres cursives que ce rêve est devenu réalité. Elle m’a demandé de lui écrire et lui dessiner quelque chose… c’est vite devenu une obsession, je ne pensais qu’à ça. Le soir je dessinais, la nuit je faisais des recherches… le matin j’allais travailler… Très vite, j’ai voulu que ce projet devienne mon métier. J’ai donc quitté mon boulot pour écrire le premier livre du jardin de Juliette et Joséphine : l’Abeille.
L’idée de cette collection est de pouvoir découvrir et comprendre la vie d’un insecte. De répondre à toutes les questions des enfants et des plus grands. On apprend à nos enfants à se méfier des petites bêtes alors qu’en tant adultes on connait très peu de choses sur leur fonction dans notre écosystème. Apprendre c’est connaitre, c’est donc avoir moins peur. Changer notre regard sur ce petit monde pour s’assurer que notre futur soit plus lié à la nature. On s’en est beaucoup trop éloignée.
Parles nous de l’autoédition ! Est-ce un choix de ta part de ne pas passer par une maison d’édition pour tes livres ? Si oui, pourquoi ? Quels sont les avantages/inconvénients de s’autoéditer ? Et puis, peux-tu nous expliquer concrètement comment se passe l’autoédition d’un livre ?
Au départ je souhaitais bien sûr travailler avec une maison d’édition. En plus d’une visibilité, je cherchais la reconnaissance.Lorsque j’ai échangé avec des professionnels du métier, que j’ai reçu les contrats, j’ai réalisé que ce n’était pas comme ça que je voyais ce projet. Tout était flou, angoissant. Les livres n’allaient pas être imprimés en France sur du papier recyclé. J’avais beaucoup de mal à être en accord avec l’idée de parler de la biodiversité et d’imprimer en Chine ou au bout de l’Europe. Je connais le métier des imprimeurs français, je sais combien les machines sont des investissements lourds. Il était impensable de ne pas les faire travailler pour aller toujours chercher la compétitivité, le prix.Puis le choix des insectes est devenu très vite un sujet sensible. Le but principal de cette collection est de parler de tous les insectes. Il était hors de question de me cantonner au joli papillon et à la fourmi travailleuse.On ne connait rien de la guêpe, du frelon, du bousier ou du gendarme, mon travail était justement là. Donner de la place aux insectes mal-aimés, oubliés. A ceux qui sont méchants, piquants, effrayants. Ma lutte contre les inégalités chez les insectes;)
J’ai donc lancé sans vraiment le réaliser ma petite maison d’auto-édition, je suis devenue commerciale, comptable, je fait de la com, des calculs, des colis. Les libraires ont joué le jeu, et ont été extraordinaires, cela m’a donné confiance en moi, en mon projet, j’ai très vite ré-imprimé et j’ai sorti le deuxième livre, puis le troisième.Etre indépendante est bien évidemment beaucoup plus intense, je m’occupe de tellement de choses, mon planning est très chargé mais je suis tellement libre. Et bien sûr il y avait l’aspect financier. Etre auteur et/ou illustrateur est un métier à part entière pourtant je peux vous assurer qu’en découvrant les contrats j’ai compris que ce n’était pas le cas. (En aparté : On m’a même conseillé de prendre un boulot alimentaire à côté, ce qui m’a rendu folle. ) et qui m’a convaincu que ce projet devait être le mien.Je l’ai donc imaginé comme une aventure, une étape dans ma vie, je découvre chaque jour tellement de choses et je sais qu’il y a encore tellement à connaitre.
Sortir un livre c’est gérer son impression, heureusement que je suis graphiste, puis sa diffusion. Il faut savoir l’annoncer, le faire connaitre.J’ai préparé un présentoir cette année car la collection prend de la place et qu’il fallait quelque chose pour les libraires.
Peux-tu nous en dire plus sur ton amour pour les petites bêtes ? Tu as dans certains de tes livres choisi des insectes qui ne sont pas très connus comme par exemple le bousier, comment choisis-tu l’insecte qui sera à l’honneur de tes prochains livres? Est-ce que tu penses écrire un jour des livres sur d’autres thèmes ?
Je crois que j’ai déjà répondu à cette question, l’idée est vraiment de donner de la place aux oubliés, aux mal-aimés. Je crois aussi tout simplement qu’en créant cette collection je réponds à notre besoin à la maison de pouvoir collectionner des livres sur les animaux et particulièrement sur les insectes, des petites bêtes que nous pouvons rencontrer chaque jour que l’on vive à la ville ou la campagne, dans un château ou dans un quartier. Les fourmis, les gendarmes, les papillons (si il en reste) sont toujours près de nous. Et je trouve incroyable que nous puissions vivre à côté de petites bêtes sans connaitre leur fonction, leur rôle.Avoir peur des pigeons, des guêpes, des abeilles montrent à quel point nous nous sommes éloignés de notre nature et cela se voit à une échelle mondiale avec tous les dérèglements climatiques que nous subissons. En tout cas, les livres sont toujours très pédagogiques, positifs, ludiques, il n’est pas question de faire déprimer les enfants.J’aimerais bien dans un premier temps raconter la vie des animaux de nos jardins français, il n’y a donc pas que les insectes, on pourrait aussi parler du rat, du lapin, de l’araignée.
Nous remercions encore sincèrement Cécile Miraglio d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. Nous espérons que vous avez pris autant plaisir que nous à lire cette interview. Vous pouvez suivre l’actualité de Les Petits Zecolos sur Instagram ici et découvrir leur catalogue ici.
N’hésitez pas à retrouver les participations du mois de mars au challenge #aladecouvertedesmaisonsdedition afin de découvrir d’autres autrices et auteurs qui s’auto-éditent.